Je vous ai déjà parlé de ma rencontre à 9 ans avec la peur d’aller à l’école. J’ai envie d’aujourd’hui de zoomer avec vous sur cette expression : la peur d’aller à l’école.
En fait, je n’avais pas peur d’aller à l’école. La peur est banale au sens où nous l’avons tous rencontré un jour. La peur d’un exposé à faire devant toute la classe, et autres peurs qui ponctuent notre vie scolaire. Là, la peur était devenue plus intense, plus extrême, plus anxieuse.
Je n’avais pas non plus simplement peur d’aller à l’école. J’avais surtout peur de devoir y passer mes journées, soit des heures face à l’objet de ma peur !
Ce n’est pas forcément l’Ecole qui me faisait peur. Derrière ce mot générique, il y a bien des peurs possibles : la peur des autres (camarades ou enseignants), la peur des humiliations, la peur du rejet, la peur de l’échec, la peur du regard des autres, et j’en passe.
Il est très difficile pour une jeune de se sentir écouter dans sa peur :
- Parce qu’on a tous une anecdote sur l’atypisme d’un prof, sur des moqueries entre élèves, et on adore conclure ces anecdotes par un « et on n’en est pas mort » ;
- Parce que la peur est un sentiment que nous avons tous ressenti dans nos vies (même dans un contexte autre que l’école).
- La peur à l’école devient donc banale et son impact est souvent minimisé. Puisqu’on pense tous y avoir confronté, on demandera à l’enfant qui a « un peu plus » peur, de faire « un peu plus » d’effort pour la dépasser.
Choisir les bons mots, c’est :
– Donner une chance à l’enfant en souffrance d’être entendu et compris
– Sortir du déni des violences qui se jouent à l’école
– Tenter de trouver les solutions adaptées pour sortir de cette situation
Bref, c’est lutter contre les violences faite aux enfants.
Cécile Viénot