Madame Goldman,

Cette fois, je ne parviens plus à retenir mon envie de commenter vos nombreuses déclarations, car on vous voit partout (enfin on vous voit surtout des médias plutôt conservateurs). Cette médiatisation pourrait être une bonne nouvelle pour nous professionnelles de l’enfance qui avons à cœur de protéger les enfants.  Hélas, il semble que vous vous êtes éloignée de cette mission.

Il me semble aussi que notre métier a pour mission d’aller observer ce qu’il y a en dessous de la face visible de l’iceberg. L’enfant utilise son corps et son comportement pour s’exprimer : en faisant beaucoup de bruit parfois, en transgressant parfois, en se repliant sur lui parfois, en étant extrêmement sage et discret aussi. Le langage de l’enfant est complexe et nous sommes formés à l’accueillir, à le décoder et à l’écouter.

Derrière cette écoute, nous pourrons alors accomplir ce pourquoi on s’engage quand on travaille avec les enfants : les protéger et les aider à se construire sereinement et sainement !

Vous prônez à l’enfant de se soumettre aux adultes, car l’adulte a autorité sur eux. On sait hélas les dérives de cette verticalité autoritaire pour les enfants victimes de violences (conjugales, morales, physiques, scolaires ou sexuelles).

Vous confondez conseils éducatifs et analyses psychologiques de la souffrance. Ce sont des disciplines différentes, avec des professionnelles formées à chacune d’elle.
Cessez donc les amalgames et œuvrez pour la mission que vous avez choisie en devenant psychologue pour enfant : assurer leur sécurité affective, leur mieux-être et leur protection !

Je suis triste pour les enfants qui se sont présentés à vous, des enfants qui transgressent, et qui n’ont trouvé comme réponse de votre part que des solutions comme celle du time-out. Peut-être écoutent-t-ils maintenant les règles, ou plutôt peut-être ont-ils appris à se taire et à garder pour eux leur souffrance et leurs maux…

Merci à Nolwenn Le Belvennec pour son enquête dans le nouvel Obs, à lire ici