Théo est diagnostiqué EIP, Elève Intellectuellement Précoce. Sa scolarité n’a pas posé de problème majeur jusqu’à la fin de l’école primaire. Mais au collège, après des débuts sereins et motivés, Théo s’ennuie à nouveau … et beaucoup ! Quand Théo s’ennuie, il s’évade dans ses pensées. Il aime réfléchir, analyser notamment l’actualité. C’est ainsi qu’en cours de latin, il a pris la parole de manière intempestive pour parler avec son prof de l’actu sur le coronavirus au lieu de s’intéresser à son exercice sur les déclinaisons…
La majorité des enseignants de Théo sont exaspérés par son comportement. Ses camarades de classe le supportent difficilement, le jugeant arrogant et perturbateur. Il est l’élève dont on ne parvient pas à cerner les contours.
Un exemple parfait de cette incompréhension : au programme du cours de techno, les planètes. Un sujet qui enthousiasme tout le reste de la classe. Pourtant Théo, lui, reste pétrifié dans la cour de récré, incapable de se rendre à ce cours. Il ne peut supporter les émotions qu’éveillent en lui la question de l’univers. Impossible de le contraindre à aller en cours. Personne ne comprend cette réaction. En fait, personne ne comprend Théo !
Pour lui, parler du système solaire, c’est aborder la question de l’infini. S’imaginer tout petit au milieu d’une vaste étendue dont les limites sont indéfinies.
Étudier l’univers, c’est aussi aborder les trous noirs et imaginer que la Terre soit aspirée dans un trou noir ; évènement dont l’imprévisibilité le terrifie.
Est-ce qu’une personne Haut potentiel est nécessairement plus anxieuse que la moyenne ? Le débat reste ouvert dans la communauté scientifique. Mais chez une personne anxieuse, il est clair que ce mode de pensées, dite en arborescence, va venir amplifier l’anxiété.
Des associations d’idées, Théo en fait tout le temps, sans savoir interrompre son cerveau. Prendre les choses avec légèreté, il n’y parvient pas. Alors, ce cours sur l’univers, il n’arrive pas à l’envisager autrement qu’à travers cette lecture fataliste et morbide. Bref, une fatalité morbide insupportable ! Tout son corps, en se paralysant, tente alors de le protéger de ses émotions.
Théo n’est ni capricieux, ni allergique à la contrainte. Il est avant tout anxieux ! L’exaspération que les autres lui témoignent est source de souffrance, d’isolement, et donc…d’anxiété ! Pour rompre avec ce cercle vicieux : verbaliser, rassurer, envelopper et … soyons optimiste, accepter la différence.